Jean Bousquet, Département des sciences du bois et de la forêt
Jean Bousquet a obtenu un baccalauréat en sciences forestières de l’Univ. Laval en 1984. De 1982 à 1984, il effectue ses premiers travaux de recherche, portant sur la génétique quantitative de la croissance juvénile et de la phénologie chez l’épinette blanche, avec Armand Corriveau au Centre de Foresterie des Laurentides du Service Canadien des Forêts. De 1984 à 1987, il étudie la génétique des populations des aulnes, des arbustes fixateurs d’azote, à l’Institut forestier national de Petawawa sous la direction de Bill Cheliak. Alors que l’utilisation de marqueurs de l’ADN en génétique humaine n’en est qu’à ses balbutiements, Jean utilise des marqueurs biochimiques d’allèles d’enzymes pour estimer la diversité génétique neutre et inférer la structure des populations chez quelques espèces de ce genre. Il étudie ensuite la systématique moléculaire chez les aulnes et les bouleaux, et obtient son doctorat en 1989 de l’Univ. Laval et de l’Univ. d’Alberta (co-tutelle), sous la co-supervision de Maurice Lalonde et de Bruce Dancik. Il effectue alors un stage postdoctoral à Oregon State University pendant un an, durant laquelle il travaille sur la phylogénie et le taux d’évolution moléculaire de séquences de gènes chloroplastiques chez les plantes à graines angiospermes et gymnospermes, sous la supervision de Steven Strauss. Il est depuis 1990 professeur-chercheur en génétique forestière à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Univ. Laval où il s’intéresse à la génétique des populations et la biologie évolutive des plantes. Il a participé au comité d’édification du Paviillon Charles-Eugène Marchand de recherche en sciences de la vie et de la santé de l’Univ. Laval au début des années ‘90, a aussi été directeur du Centre de recherche en biologie forestière du Québec (actuellement CEF, Centre d’étude de la forêt du Québec) de 1994 à 2001 et directeur scientifique du Centre de bio-informatique et de biologie computationnelle de l’Univ. Laval jusqu’en 2007. Depuis 2001, il est titulaire d’une Chaire de recherche du Canada senior en génomique forestière (renouvelée jusqu’en 2022) et a dirigé ou co-dirigé plusieurs grands projets comme ARBOREA, SMarTForests, FastTRAC, Spruce-Up, et celui de l’Atlas phylogéographique des conifères d’Amérique du Nord. Il a aussi assuré l’intérim à la tête du Département des Sciences du bois et de la forêt et a œuvré en tant que vice-doyen aux études supérieures et à la recherche de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. Il a participé à la mise sur pied de Ligniculture Québec au début des années 2000 et de l’IBIS à la fin des années 2000.
Jean dirige un programme de recherché axé sur l’étude de la diversité génétique et ses implications au niveau de la structure des populations et des génomes des arbres. Une partie de ses travaux, menés en collaboration avec des partenaires au Canada, aux États-Unis et au Mexique, vise à élaborer un atlas phylogéographique des conifères qui documente l’effet des cycles glaciaires du Pléistocène et des changements climatiques survenus pendant l’Holocène sur la structure géographique des conifères nord-américains, à l’échelle de leur aire de répartition. Un autre volet de ses travaux consiste à identifier et caractériser la signature moléculaire des processus d’adaptation au climat, à l’échelle du paysage et de l’aire de répartition des espèces et leurs zones hybrides. Il est également impliqué dans le séquençage, la cartographie et l’analyse des variations structurales des génomes, transcriptomes et familles de gènes de conifères, en collaboration avec des partenaires issus de Ressources naturelles Canada et d’autres universités canadiennes et à l’international. Dans le cadre de son leadership des grands projets FastTRAC et Spruce-Up supportés par Génome Québec et Génome Canada, il s’attache au développement de ressources génomiques chez les épinettes, incluant l’élaboration de catalogues de SNPs et leur génotypage à grande échelle dans le cadre de divers balayages génomiques dont la sélection génomique, pour notamment améliorer la résilience des arbres face aux changements climatiques. Avec une constellation de partenaires des secteurs public et privé, il en est à diriger l’intégration opérationnelle de la sélection génomique dans les programmes d’amélioration des épinettes de différentes juridictions afin d’accélérer la sélection de variétés mieux adaptées et productives. En lien avec ses premiers travaux de recherche, il a collaboré activement avec plusieurs collègues mexicains et européens à diverses études de phylogénie moléculaire de genres d’arbres angiospermes et gymnospermes, ainsi que leurs implications au niveau de la connaissance de la paléogéographie des continents.